Les Etats-Unis restent, avec l’Asie, très en pointe sur la 4G LTE. Pas étonnant: le haut débit mobile y est une religion. Qu’avez-vous à y gagner dans votre vie personnelle et professionnelle?
L’Internet de poche s’est installé dans nos vies, sous l’impulsion de terminaux de plus en plus puissants: smartphones, tablettes et demain montres et lunettes connectées. Après EDGE et la 3G, la 4G LTE commence à très largement se répandre aux Etats-Unis – à plus forte raison dans la Silicon Valley -, alors que l’Europe se montre beaucoup plus à la traîne dans le domaine.
Les deux continents face à face ?
– 19% de connexions en 4G aux Etats-Unis contre 2% en Europe ;
– Trafic moyen de 810 Mo aux Etats-Unis contre 415 Mo en Europe.
De quoi parle-t-on ?
La dénomination 4G n’est pas une réelle nouveauté. Elle a même prêté à confusion durant près de deux ans auprès des opérateurs américains.
Si l’icône 4G a été très tôt visible sur bien des terminaux mobiles, elle correspondait en réalité à une 3G survitaminée (chez AT&T comme chez T Mobile), autrement appelée 3,75G HSPA+ (jusqu’à 21 Mbps) et 3,75G Dual Carrier (jusqu’à 42 Mbps).
Aujourd’hui, une autre technologie est déployée à très grande échelle aux Etats-Unis, baptisée LTE. Quel avantage? Augmenter les débits pour permettre une utilisation plus fluide et naturelle des services Internet en mobilité, allant de 20 à 100 Mbps, ce qui correspond peu ou prou aux vitesses actuellement disponibles auprès de la plupart des fournisseurs d’accès à Internet à la maison et au bureau.
Ces réseaux utilisent (pour la première fois en mobilité) des technologies exclusivement IP. Cela signifie que les protocoles employés pour la signalisation, les transferts de données et la voix sont les mêmes que ceux d’Internet. Conséquence de cette émergence de réseaux mobiles “réservés aux données”: la plupart des opérateurs mobiles réservent les tuyaux 4G au trafic Internet ; les réseaux GSM et UMTS (2G et 3G) sont ainsi petit à petit recyclés pour transporter de la voix (vos appels téléphoniques) et des transferts de données nécessitant moins de puissance.
Les types de réseaux 4G LTE sont nombreux. Il existe plus d’une vingtaine de bandes de fréquences hertziennes différentes: un véritable casse-tête pour les constructeurs de smartphones et tablettes actuellement. Aux Etats-Unis, les bandes 4, 12, 13, 17 et 25 sont utilisées. En Europe, ce sont principalement les bandes 3, 7 et 20 qui sont favorisées. Résultat: un appareil 4G européen ne fonctionnera probablement pas en 4G aux Etats-Unis. Et vice versa.
Pourquoi la 4G change tout
Là où la 3G actuelle – déjà largement saturée – nécessite des appareils très récents pour atteindre des vitesses de 21 ou 42 Mbps, la 4G introduit d’emblée un débit beaucoup plus élevé de 100 Mbps (même si les débits constatés sont en général de 20 ou 30 Mbps).
Grâce à un temps de latence beaucoup plus court (le temps de réponse à une action sur un terminal mobile), le réseau est plus réactif et l’accès aux données beaucoup plus rapide et fluide: cela se remarque immédiatement en consultant une page web, une application vidéo ou en effectuant un appel vidéo. Les domaines dans lesquels la 4G devrait s’illustrer dans les mois et années à venir sont nombreux: pilotage à distance, surveillance vidéo, traduction simultanée, médecine, vidéo et reportages, équipements automobiles.
Une Bay Area déjà bien couverte
La portée des antennes va de quelques centaines de mètres en milieu urbain jusqu’à 50 km en zone rurale peu peuplée. La très grande consommation en données mobiles dans la Silicon Valley nécessite un équipement de taille.
3 opérateurs ont déjà largement déployé la 4G LTE à San Francisco et dans la Baie:
– Verizon (couverture très complète de la Vallée, dans l’East Bay ainsi que dans le Nord et le Marin County)
– AT&T (en plus de San Francisco, en avril dernier, plusieurs localités se sont ajoutées chez AT&T: San Rafael, Pittsburg, Antioch, Livermore, Brentwood et Novato)
– Sprint (la ville de San Francisco est couverte depuis février 2013)
Quant à l’opérateur T-Mobile, il dispose de quelques antennes 4G, principalement dans le Financial District, ainsi qu’à San Jose. D’ici la fin de l’année 2013, la ville de San Francisco devrait être entièrement “servie”. Restera alors à introduire la mise à niveau de la 4G vers ce que l’on appelle déjà en Asie la LTE Advanced. De 20 à 30 Mbps de moyenne, on pourra alors passer à 100 Mbps en se déplaçant et 1 Gbps (une vitesse folle) en restant au même endroit.
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