Comment un « inconnu » a pu devenir le candidat démocrate préféré et l’espoir des jeunes connectés de la Silicon-Valley
Alors qu’Hillary Clinton était depuis des mois désignée grande favorite de la primaire démocrate, un candidat quasiment inconnu au départ lui a donné beaucoup de fil à retordre. Et ce, notamment grâce au vote jeune et à une mobilisation incroyable sur Internet. Effectivement, Bernie Sanders, 74 ans et sénateur du Vermont, fut désigné le candidat favori des travailleurs de la Silicon-Valley.
Preuves en sont : depuis le 1er décembre 2015, Bernie Sanders a levé plus de fonds chez les travailleurs de la Tech que Hillary Clinton. Ce dernier avait également attiré plus de donateurs que Hillary Clinton (dont, un nombre conséquent de personnes n’ayant jamais auparavant financé de candidat (selon le Wall Street Journal). Parmi les donateurs de Bernie Sanders, on retrouvait majoritairement des employés des 5 plus grandes firmes de Silicon-Valley (Apple, Google, Microsoft, IBM et Amazon). De plus, chaque point que Clinton perdait depuis le début de l’année 2016 dans les sondages était gagné par Bernie Sanders. Et chez les jeunes, l’entrain pour Sanders était encore plus flagrant. Dans l’Iowa, le sénateur avait obtenu 84% des votes des moins de 30 ans, contre 14% pour Hillary Clinton.
Le roi des réseaux sociaux
Mais comment un sénateur du Vermont de 74 ans, qui se dit socialiste a t-il réussit ce tour de force ? Comme pour Obama en 2008, l’une des clés de son succès vient d’Internet. Sanders est évidemment présent sur Facebook, Twitter, Instagram ou encore Snapchat. Mais comme n’importe quel candidat en 2016 finalement. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup plus de fans, voire moins de “followers” que Clinton. Toutefois, lors du débat entre candidats démocrates en octobre, il fut clairement le candidat le plus évoqué sur Facebook et Twitter, selon le Wall Street Journal. Il aurait même été mentionné plus de fois que tous les autres candidats réunis, selon la société Brandwatch, qui analyse le trafic sur les réseaux sociaux
La Tech aussi touchée par les inégalités
Un porte-parole de Bernie Sanders a déclaré au Wall Street Journal n’être pas surpris de l’intérêt que son candidat suscite dans la Silicon Valley. Selon lui, l’intérêt pour le sénateur dans la région était visible en ligne même avant les primaires. En effet, le message de Bernie Sanders, qui insiste sur la réduction des inégalités, résonne dans une ville touchée de plein fouet par une vague de gentrification très forte, liée à l’installation de géants de l’industrie de la Tech dans la ville et ses environs.
Mais pourquoi certains travailleurs Tech se rallient à un candidat qui déclare la guerre à l’évasion fiscale pratiquée par les grosses entreprises du secteur (Google, Amazon ou Apple) et prône la fin des aides à ces mêmes entreprises ? Il n’y a pas pour l’instant d’analyse précise. On ne sait pas qui de la Silicon-Valley finance Bernie sanders et pourquoi. Mais tous ces éléments convergent vers un fait : il y a un mécontentement réel des travailleurs de la Tech et surtout chez les jeunes qui perdent dans le rapport de force au travail face aux grandes industries technologiques de la Silicon-Valley. Alors Bernie Sanders serait-il l’espoir d’un rétablissement de l’équilibre dans ces rapports de force entre employés-employeurs dans la Silicon-Valley ? Nous ne pouvons pas en être certain pour le moment. Et même si à ce stade de cette course à l’investiture, Bernie Sanders a perdu 17 états sur 18 (en partie à cause de la classe “pauvre” ou “Lumpen” qui ne vote pas, ou peu, voire qui vote pour son “maître” ), il n’en reste pas moins vrai qu’il peut encore apporter ses changements dans le parti démocrate ainsi que dans le niveau de vie des jeunes travailleurs de Silicon-Valley.
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