par Dominique Piotet | Mar 30, 2013 | Tendances
Flash back – Nous sommes en avril 2006 à San Francisco. En pleine saison des visites officielles, pendant lesquelles se succèdent ministres et parlementaires à un rythme effréné. Le consulat général de France à San Francisco ne désemplit pas, les petits fours sont un peu rances et le mauvais Sparkling Wine coule à flots, et on parle comme toujours innovation, start-up, entrepreneuriat et économie de la connaissance.
Parmi ces visites, celle du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, ne passe pas évidemment pas inaperçue ! Le jour du centenaire du tremblement de terre de 1906, il vient fêter les 10 ans -déjà- du jumelage de Paris et San Francisco, “la ville d’Amérique la plus européenne” (et oui, les clichés ont la vie dure). Au cours d’une interview radiophonique que le maire a bien voulu nous donner à l’époque, il explique le “Sister Cities Digital Act” signé entre les deux villes. On nous y promettait notamment de tisser des liens forts entre les initiatives digitales entre les deux villes.
Une question posée au patron de Cap Digital d’alors nous mettait alors la puce à l’oreille. Quand on lui demande ce qu’on va trouver concrètement dans ce fameux Digital Sister Cities Act, le maire de Paris nous répondait: “On va y trouver ce qu’on va y faire”. À l’élégance de la formule répondra le vide des propositions.
Et de fait, depuis, l’absence de résultat parle d’elle même. 9 heures de décalage horaire, 11 heures de vol, San Francisco est sans doute trop éloignée du métro Hotel De ville. Un “loin des yeux, loin du coeur” version puissance publique sans doute.
Nous nous retrouvons donc à Paris en mars de cette année. Moins agréable, côté température. Le nouveau Maire de San Francisco, Ed Lee, est venu remettre une couche de peinture fraîche à l’accord de 2006. A lire le communiqué de presse, aucune proposition réellement engageante, aucun chiffre, aucune deadline.
On y apprend notamment que « San Francisco et Paris sont toutes deux des capitales mondiales de l’économie de l’innovation, et ont décidé de mettre en place une stratégie commune de développement économique”. Mais encore? San Francisco, capitale mondiale de l’innovation, pourquoi pas, mais Paris? N’est-ce pas une peu de ce que l’on appelle du “wishful thinking”?
En substance, cet accord nous annonce que les deux villes vont travailler ensemble à devenir des villes plus intelligentes, on va aider les startup de Paris à aller à San Francisco et vice-versa. Bref, le refrain de 2006 est toujours valable, “on va y trouver ce qu’on va y mettre”!
Nous aimons la pluie de Paris autant que les nuages de San Francisco. Des liens forts existent déjà, au quotidien, entre les communautés digitales des deux villes -et ce n’est pas l’équipe de silicon-valley.fr qui écrira le contraire-. Des échanges entre acteurs privés, entrepreneurs, étudiants; une masse d’énergie formidable qui ne demande que le soutien de la puissance publique. Autant d’opportunités que la Mairie de Paris et la Région Île de France ne semblent pas vouloir saisir.
Alors, qu’attendre de ce nouvel accord ? Peut être quelques beaux voyages, des bilans annuels, bi-mensuels et quelques jolis rapports. Un peu de champagne ici et là, des serrages de mains, des effets d’annonces… Bref, beaucoup de bruit pour rien ?
Soeurs jumelles sans doute mais partenariat de papier pour sûr.
par Cedric Godart | Mar 24, 2013 | Tendances
Les investisseurs français disposent généralement d’un visa de type E-1 (Treaty Trader) ou E-2 (Treaty Investor) en fonction de leur activité aux Etats-Unis. Moins connu, mais plus radical, le programme EB-5 permet d’obtenir une carte de résident permanent (Green Card), à condition de déposer une somme supérieure à 500.000 dollars US sur la table.
L’EB-5 n’est pas une nouveauté. Chaque année, depuis 1990, 10.000 cartes vertes sont réservées à une catégorie d’investisseurs disposant d’une somme de 500.000 ou 1 million de dollars à injecter dans l’économie américaine. Préalable: créer au moins dix emplois directs – postes réservés à des citoyens américains -.
Dans les zones où le chômage dépasse de 150% la moyenne nationale, le seuil minimum est le demi-million de dollars (3.000 visas spécifiques sur les 10.000). Dans la Vallée, les autorités réclameront de vous un montant minimal deux fois plus élevé. Et quoi de plus normal! Le plein-emploi y est presque déjà une réalité. Toutefois, l’EB-5 vous permet d’investir n’importe où aux Etats-Unis, sans devoir forcément y résider. Traduction: déposer quelques centaines de millions de billets verts dans une exploitation agricole au fin fond du Michigan et s’offrir une petite maison sur les collines de Sausalito sont… compatibles.
Quels sont les secteurs d’activité où ce programme s’avère pertinent?
L’immobilier bien entendu (achat, rénovation, location), mais également le prêt à des grandes entreprises ou encore la production agricole. Les retraités disposant d’une petite fortune personnelle et désireux de couler des jours heureux en Amérique y seraient particulièrement sensibles.
Dans un article consacré aux visa EB-5, le Washington Post nous apprend que l’EB-5 Immigrant Investor Process a vu 29.000 green cards accordées depuis son lancement il y a 23 ans. Cela représente 6,8 milliards investis et rien moins que 50.000 emplois créés. En 1992, seuls 78 visas (y compris époux et enfants) ont été émis. L’engouement est plus palpable depuis 2008.
L’EB-5, encore mal aimé
Si l’option peut sembler attrayante, à peine 1.000 cartes vertes ont été émises chaque année depuis la création du statut en 1990. En cause: une réglementation très stricte, ainsi qu’un long processus pour prouver l’origine des fonds (et l’absence de dette fiscale dans le pays d’origine).
“Si cela permet d’attirer des immigrants investisseurs fortunés et talentueux, tant mieux”, estime le très pragmatique ancien secrétaire au Trésor (sous l’ère Clinton) Lawrence H. Summers. Mais tout le monde aux Etats-Unis ne voit pas dans cette distribution de cartes vertes un incontournable boost pour l’économie. David North (Center for Immigration Studies) s’exprime ainsi en faveur d’une immigration réduite et estime qu’il n’est pas normal de “vendre l’admission aux Etats-Unis”. Pour lui, le programme EB-5 favorise avant tout les plus riches.
par Colas Zibaut | Mar 20, 2013 | Tendances
Suite de notre dossier stage. La parole va directement à Clémence, Grace, Rania & Guillaume, étudiants à Paris et en stage à San Francisco. Réponses décisives pour questions essentielles.
Quelles galères avez-vous rencontré pour trouver votre stage?
« J’ai principalement eu du mal à trouver des entreprises dans un certain domaine (les média), car ici tout est très tech. J’ai également eu du mal à avoir des portes d’entrée dans des entreprises américaines et me suis donc rabattue sur les entreprises françaises. La distance est quelque peu pénible également ; et si tu veux te rendre sur place pour trouver ce stage des enfers, tu es obligé de rentrer en France pour les procédures de visa ce qui est un peu “a pain in the ass”. Le réseau français pourrait être mieux cablé aussi je pense. »
Clémence, stagiaire dans une agence digitale, étudiante à Sciences Po Paris
« Des galères… il y en a eu plein, la première étant la barrière de la langue, les Français ne sont pas connus pour leurs merveilles linguistiques en anglais. Les CV et lettre de motivation envoyés, c’est les pertes d’espoir qui surgissent quand on n’obtient aucune réponse. Ou alors on se fait gentiment recaler parce qu’on n’est pas diplômé, on n’a pas d’expérience et on n’a pas de « majeure ». Bon, il y a eu une bonne part de procrastination aussi! »
Rania Kahloul, stagiaire au Arab Cultural and Community Center, étudiante à Sciences Po Paris
« La recherche de stage dans la Silicon Valley et sur San Francisco est assez paradoxale. Depuis la France, il est extrêmement difficile de trouver un emploi. Les écoles et universités françaises sont parfaitement méconnues aux Etats-Unis, les procédures d’obtention de VISA sont longues et fastidieuses, ou tout simplement la communication est insuffisante. Une autre raison possible est que les entreprises San Franciscaines sont principalement des startups, n’ayant ni le temps et le budget pour embaucher et former des stagiaires. Enfin, obtenir un VISA inclut passer par un sponsor. Or, ces derniers exigent que les entreprises d’accueil remplissent un certain nombre de règles (5 employés pour un stagiaire, programme en adéquation avec les études etc…), règles que les start-ups ont bien entendu du mal remplir. En revanche, une fois sur place, il est extrêmement facile de trouver du travail, grâce au « réseau » développé à travers meet-ups, events et autre net working. »
Guillaume Tétart, stagiaire à DaCast, étudiant aux Mines de Paris
Votre stage est-il était plus enrichissant que celui que vous auriez pu faire en France, au Quick de Rungis ou à la Préfecture de Sarthe?
« Ce stage est tellement plus enrichissant que les autres, non pas parce qu’il est génial mais parce que tout le décor change. On est dans une autre dimension, les codes du travail sont plus détendu qu’en France et non seulement on apprend des choses grâce au stage mais tellement plus en dehors (la ville, les évènements, le rencontre). C’est une expérience à prendre dans sa globalité. »
Grace Loubassou, stagiaire à Sephora Inc. San Francisco, étudiante à Sciences Po Paris
« L’association elle-même ! Étant donné que mon stage se passe dans un « Community Center », il y avait très peu de chances que je trouve cette équivalence aussi facilement en France, car c’est un concept très américain! Et là pour le coup, le stage permet clairement de comparer les deux systèmes, d’y apporter sa touche Française et de s’engorger de la touche américaine. Écrire des « Grants » par exemple, qui consiste à créer un projet utile à l’association ou au programme, et postuler pour certaines bourses octroyées par des entreprises et des associations. Il s’agit d’être avant tout créatif, ce qui permet d’avoir une large marge de manœuvre et d’être autonome, ce qu’on n’aurait pas forcément à notre âge dans une entreprise française. »
Rania Kahloul, stagiaire au Arab Cultural and Community Center, étudiante à Sciences Po Paris
Vos conditions de stage sont-elles conformes à l’idéal californien (tables de ping-pong et Playstation 3 dans le fond du bureau, horaires décents, salaires de Mexicains)?
« Carrément ! Chez Sephora Inc., c’est tellement détente, il y a des pots de Snicker/Twix/Mars à tout les bureaux. Toujours une bonne ambiance et l’heure c’est l’heure : à 5h il n’y a plus personne ! C’est le rêve on a un bureau, oui un bureau en tant que stagiaire avec tout le monde au petit soin. On a de vrais missions, fini les stages photocopie, il y a un vrai climat de confiance. Mais ce que je préfère c’est les privilèges des employés, des soirées, des lunch offerts par la boite, les salles de massages …oui. »
Grace Loubassou, stagiare à Sephora Inc. San Francisco, étudiante à Sciences Po Paris
« Effectivement, tout est fait pour qu’on se sente à l’aise. Le bureau est assez particulier puisqu’il s’agit d’une maison aménagée de façon à ce que le rez-de-chaussée soit réservé aux évènements, et l’étage aux bureaux. Tout est fait pour que l’on se sente chez soi, les horaires sont flexibles, la directrice est très ouverte et accessible, et le réfrigérateur est souvent rempli pour que l’on se serve… »
Rania Kahloul, stagiaire au Arab Cultural and Community Center, étudiante à Sciences Po Paris
« Les conditions de stage sont agréables. Les open-spaces sont conviviales, et équipés en termes de machines à café et nourritures. Les horaires de travail sont assez proches de celles de la France. En revanche, pas de place pour des vacances (du moins officielles). Les salaires vont d’un extrême à l’autre. Deux extrêmes : un ami stagiaire gagne 1 000$ par mois, tandis qu’un autre en gagne 9 000… Le salaire moyen (en éliminant ces deux pôles) doit être aux alentours de 2 500 – 3 000$ par mois, ce qui est confortable pour bien vivre en Californie. »
Guillaume Tétart, stagiaire à DaCast, étudiant aux Mines de Paris
La déception est-elle permise ?
« Non, dès que j’ai une baisse de régime, je pense aux entreprises françaises avec un micro onde qui fonctionne mal et tes collègues qui te fliquent. Après ça je me sens mieux. La déception n’est pas permise quand on sait qu’on était 200 à postuler qu’on a été prise ! La déception n’est pas permise quand tu réalises que, même si parfois tu galères, ton CV sera bien au final. »
Grace Loubassou, stagiaire à Sephora Inc. San Francisco, étudiante à Sciences Po Paris
« Les start-up ont besoin de main d’œuvre pour s’occuper de leur support. Il est ainsi possible de voir son stage se réduire à répondre à des tickets ou des mails. »
Guillaume Tétart, stagiaire à DaCast, étudiant aux Mines de Paris
Quels conseils issus de votre expérience pour faciliter la recherche de stage ?
-Etre pro-active (postuler à tout et pour tout)
-Avoir de l’espoir (souvent sans réponse, il faut continuer encore et encore)
-Avoir de l’argent de côté (VISA VISA VISA)
-Relancer les entreprises pour lesquelles vous postulez, et ne pas hésiter à appeler directement, même si ça fait un peu peur. (J’ai envoyé deux e-mails et les appelés, avant d’obtenir mon stage)
-Personnalisez vos réponses et vos lettres de motivation en fonction de l’entreprise, même si cela prend du temps.
-Apprendre à coder un minimum (ce qui est à la portée de tout le monde)
-Rentrer en contact avec un stagiaire déjà sur place
-Chercher les start-up de la Silicon Valley sur le web, et leur écrire ! Le principal problème est un manque de communication/échange, et (malheureusement) on ne peut se rendre compte de ça qu’une fois déjà sur place !
par Anji Ismail | Mar 15, 2013 | Tendances
Ne pas croire que ce vous avez fait en Europe est cool.
Bien qu’avoir un prototype, voire des clients et des premiers revenus, représentent un vrai atout, cela ne fera pas la différence. Dans la Silicon Valley, plus que partout ailleurs aux USA, l’attention est portée davantage sur le « what’s next ? » que sur le « what have you already done ? ». De plus, la petite taille du marché européen fera souvent rire vos nouveaux partenaires. Partez à la recherche de références locales : il est toujours préférable d’avoir un unique client ou une base utilisateur minuscule aux USA qu’une audience solide mais française.
Ne pas aller traquer les VCs, laissez les VCs venir à vous.
Une des premières erreurs que j’ai commise, et je ne pense pas être le seul, est d’avoir d’entrée de jeu planifié une vingtaine de rendez-vous avec des VCs. Attention, cela peut très bien marcher mais rien ne vaut une introduction par une connaissance mutuelle. L’étendu du réseau n’est pas une série d’étoile à épingler sur votre uniforme mais votre premier atout pour faire votre vivre votre projet.
Voyez grand bon sang.
Dans la Silicon Valley, la frontière entre le « humble » et le « boring » est extrêmement fine. Que ce soit dans vos presentations ou pitches, allez y tambours batants. Vous êtes là pour changer le monde ? Dans ce cas dites-le !
Passez-vous des sorties entre français.
C’est naturel, c’est facile et c’est tentant mais c’est à coup sûr le meilleur moyen de vous enfermer petit à petit dans une bulle. Au contraire, désertez l’humour et les considérations francophones pour vous créer votre propre vie ici.
Installez-vous (pour de bon).
Jonglez entre SFO et Roissy est une mauvaise idée pour plusieurs raisons très simples. La première est cruelle mais tombe sous le sens : quand vous êtes absents, vous n’existez plus pour votre embryon de réseau.
De plus, et c’est une réalité, les douanes américaines ne sont pas friandes des aller/retours permanents entre les Etats Unis et l’Europe. Mon conseil est de venir une première fois avec un « Visa B1 » en planifiant vos rendez-vous et à l’avance et en sélectionnant les évènements auxquels vous souhaitez participer. Après quelques mois, si le vent semble tourner dans votre direction, get a Visa…! Cela est certainement plus facile à dire qu’à faire mais cette formule me semble la plus performante. Intéressez-vous dès maintenant au « L1-A-Visa » et pourquoi pas au « E-2 Visa ». Les bruits courent qu’un Visa entrepreneur est à l’étude, croisons les doigts.
Ne refusez aucun rendez-vous, jamais.
C’est votre grande première ici et rencontrez autant de personnes que possible doit être votre unique objectif. Foncez à des conférences même si elles ne concernent pas directement votre secteur. Souvenez-vous que les gens changent d’entreprise beaucoup plus rapidement qu’en France : une personne avec un intérêt limité dans une entreprise A peut devenir en quelques jours.un « decision taker » dans une entreprise B.
Plus largement, « Giving Feedbak » est un véritable sport national dans la Silicon Valley. Analyser avec discernement et pertinence les différentes remarques –et elles seront nombreuses- est une qualité essentielle.
Ne travaillez pas dans un garage.
L’image d’Épinal de développeur laborieux travaillant dans la poussière d’un garage de Mountain View a vécu. Cela reste à coup sur une expérience surprenante mais ce dont vous avez réellement besoin est un environnement de travail ouvert. Encore une fois, la Silicon Valley est ce qu’elle est pour ses réseaux, pas pour ses garages (qui d’ailleurs ressemblent étrangement à n’importe quel autre garage).
Ainsi, la meilleure des choses à faire reste de candidater pour une place en incubator/accelerator program. Si ils ne sont pas tous de qualités équivalentes, ils vous feront gagner des ressources et du temps. Dans une moindre mesure, les espaces de coworking (et en premier lieu PariSoma) permettent de faire des premières rencontres et de bénéficier d’un espace de travail de qualité.
Ne croyez pas que les choses seront plus simples ici, au contraire.
Les milliers de conférences, les centaines de VCs et l’ambiance start-up friendly, il est facile de croire que lancer sa start-up est plus aisé dans la Silicon Valley. Justement, la compétition y est plus rude que n’importe quel endroit du monde et sortir de la masse est un véritable défi. Les américains n’oublieront jamais de vous le rappeler : « Go Big or Go Home ».
par Colas Zibaut | Mar 14, 2013 | Tendances
DO’s
–Faites marcher la French Connexion
C’est sûrement votre atout numéro 1. Dans un environnement où vos études ne sont que très peu lisibles par les recruteurs américains qui ne connaissent pas la valeur des diplômes français, s’adresser à des Francophones peut s’avérer salvateur. La French Connexion ce n’est pas seulement l’assurance de trouver quelqu’un à San Francisco avec qui parler du PSG autour de tranches de saucissons. Il s’agit de ratisser large. Plus vous multiplierez les contacts, plus vous aurez de chance de trouver un stage. Plusieurs acteurs peuvent vous aider dans votre recherche : les institutions dont c’est le rôle (Chambre de Commerce Franco-californienne,Alliance Française de San Francisco), les étudiants de votre école basés sur place, et de manière générale les Français qui sont installés dans la Vallée. Essayez de prendre contact avec ceux-ci, entre Français on se serre les coudes, et ils vous aideront avec plaisir.
-Ayez une identité digitale irréprochable
Affichez une identité virtuelle mal ajustée lorsque vous cherchez un stage dans la Silicon Valley, c’est un peu comme porter un T-Shirt Domyos blanc à col rond avec l’étiquette qui dépasse lors d’un entretien chez Gucci, c’est rédhibitoire. Pour présenter une carte de visite virtuelle clean, optimisez votre profil Linkedin, vérifiez vos paramétrages Facebook, nettoyer votre compte Twitter de ce qui pourrait être gênant.
Et travaillez votre référencement. Il est fort probable que votre employeur tape votre nom dans Google, pour obtenir plus d’informations que n’en laisse transparaitre votre CV et votre lettre de motivation. Si les résultats de recherche sortent votre page sur Viadeo, DoYouBuzz ou Seekube, c’est gagné. Vous pouvez considérez que votre web identité est complète. Vous donnerez alors l’impression de maitriser votre projection digitale.
Le petit plus : si vous en avez les compétences, créez un WordPress ou un Tumblr où vous présentez votre travail.
-Mettez de l’argent de côté
Si l’investissement sera assurément rentable sur le long terme, le coût financier d’un stage à San Francisco n’est pas à négliger. Plusieurs dépenses sont à prévoir, qui, additionnées, représentent une somme importante. Les frais de visa d’abord sont conséquents. Selon votre sponsor, qui joue le rôle d’interface entre l’administration américaine et vous, un visa d’une durée de dix mois peut vous revenir entre 1000 et 1500 euros. Ce à quoi il faudra ajouter le billet d’avion et le coût de la vie qui s’avère être plus onéreux qu’à Paris. Le marché de l’immobilier est ridiculement élevé à San Francisco. Pour faire des économies une bonne alternative peut être d’aller vivre à Oakland, de l’autre côté de la Baie. Sachez également que si votre employeur ne vous rémunère pas, vos entrées d’argent seront limitées, puisque votre visa de stage ne vous autorise pas à travailler légalement ailleurs que dans le cadre de votre stage.
-Disposez d’un bon accès à Internet et d’un compte Skype
A cause du décalage horaire (9h entre Paris et San Francisco), vos entretiens d’embauche se dérouleront probablement sur Internet à une heure avancée de la nuit ou tôt le matin, c ‘est selon.
Vu l’horaire, assurez vous que les outils que vous utiliserez pour la visio-conférence sont en place, de l’improvisation à ce niveau là serait mal vue. Votre compte Skype doit être renseigné (veillez à ajuster votre photo de profil) et disposer de crédits au cas où vous devez rappeler sur un numéro de téléphone aux Etats-Unis. De même configurez un compte Google+ pour pouvoir participer à des hangouts (il faudra au préalable vous créer une adresse Gmail). Enfin, assurez-vous que l’arrière plan soit dégagé et ne laisse pas apparaître des passions douteuses.
DON’Ts
-Dites adieu au CV de papa
Les CV faits sur Word, avec la police Times New Roman, c’est fini. Il vous faut un CV visuellement attrayant dont l’apparence rappellera d’une certaine façon l’intérêt pour le design qui fait la marque de la Silicon Valley. Sans nécessairement atteindre le niveau de professionnalisme des CV de graphistes, poussez l’aspect graphique. Si vous êtes perfectionniste vous pouvez même aller jusqu’à adapter le code couleur en fonction de l’entreprise à laquelle vous envoyer votre candidature.
-Ne vous y prenez pas à la dernière seconde
Ca y est, vous avez l’accord de votre employeur. Pourtant avant d’obtenir votre visa de stage J-1, les étapes seront nombreuses et fastidieuses. Il faudra préparer un plan de formation en plusieurs phases, le faire signer par votre employeur (le scanner va fonctionner à plein régime), le faire approuver par le service de l’administration américaine en charge des stages, et enfin aller à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. On ne saurait que trop vous recommander de prévoir le temps nécessaire à la bonne conduite de ces différentes étapes. La distance induit des délais supplémentaires, et trois mois ne seront pas de trop pour obtenir le sésame qui vous ouvrira les portes de la Silicon Valley.
-Ne parlez pas de sujets techniques que vous ne maitrisez pas
Si vous êtes à l’aise avec les nouveaux outils digitaux, ne surjouez pas votre côté digital native pour autant. Vous êtes sûrement déjà à l’aise avec les hangout de Google+, cependant certaines fonctionnalités doivent être utilisées avec précaution. Porter une barbe numérique n’est assurément pas l’indice maturité qui décidera votre employeur.
par Colas Zibaut | Mar 14, 2013 | Tendances
Plus qu’ailleurs, la Silicon Valley fonctionne comme un écosystème avec ses propres règles, ses propres canaux aussi. La recherche de stage emprunte donc naturellement des voies qui lui sont propres. A quelques encablures du tableau d’annonce de Pôle Emploi, le hashtag #internship va bientôt être votre meilleur ami.
Craiglist
Depuis 1995, tout se vend, tout s’achète sur Craiglist. C’est donc naturellement une plateforme où des offres de stage sont publiées. Les offres de stage publiées dans la région de San Francisco sont nombreuses et pour faire face à la profusion d’annonces, utilisez des mots-clés en rapport avec vos domaines de compétences. Vous trouverez les informations sur le volume horaire et la rémunération en bas des annonces.
Twitter
Le signe typographique croisillon, étiquette ou hashtag est la grande réussite de Twitter. Il permet au moteur de recherche de Twitter de fonctionner efficacement en comparaison des piètres résultats de Facebook. En substance, il permet de chercher un sujet sur lequel les gens tweetent. Les entreprises de la Silicon Valley ont généralement abandonné la pratique qui consistait à publier une petite annonce dans le journal du coin. Au lieu de ça, elles tweetent leur offre de stage, accompagnée de l’étiquette #internship, ce qui permet de la retrouver facilement. A l’aide du
hashtag #internship + #[insérer ici le lieu désiré (San Francisco, Silicon Valley)], vous récolterez les dernières annonces postées sur le réseau social à l’oiseau bleu.
Facebook
Ce tip vaut particulièrement si vous êtes à la recherche d’un stage dans une start-up. Celles-ci ont forcément une page fan sur Facebook sur laquelle elles postent leur offre de stage. Cependant, il vous sera très compliqué d’y avoir accès, à moins de liker un nombre colossal de page Facebook. Aussi une solution payante peut-être de liker les pages Facebook des co-working spaces dans lesquels les start-up prennent leur quartier. Vous les trouverez ici, là, ou encore au bout de ce lien. Le rôle du co-working space est de subvenir en besoin en personnel des start-up. Il en va de même pour la recherche de stagiaire, alors ne négligez pas cette piste !
Un certain nombre de sites (Indeed, NYCreative) sont spécialisés dans les stages aux Etats-Unis. Internmatch en est l’un d’eux. L’interface est plus agréable que sur Craiglist et des entreprises de la Vallée y poste des annonces régulièrement.
Petit bonus : comme ce site s’est lancé depuis San Francisco, vous y trouverez un nombre d’offre important localisées dans la région de la Baie, ainsi que des guides sur SF ou sur la recherche de stage qui pourront vous être utiles.