Le métier de CHO ou Chief Happiness Officer.
Cet intitulé de poste ne vous dit peut-être rien. En France, il est souvent traduit par responsable du bonheur. Plutôt nouveau en France, ce métier nous vient directement d’outre-Atlantique et plus précisément de la Silicon Valley. Découvrons ensemble un métier qui vous rencontrerez peut-être bientôt dans votre entreprise.
On retrouve ce métier sous une pléiade de noms aussi bien en anglais qu’en français. Fool good manager, Chief Happiness Officer, Jolly good fellow, responsable de l’expérience des salariés, responsable du bonheur, etc …
Pour résumer brièvement sa mission, le CHO a pour principale responsabilité d’améliorer l’ambiance de travail et d’accroître le bien-être des salariés.
Les origines du métier de CHO :
Comme énoncé dans l’introduction, ce métier aurait pour origine la Silicon Valley. En effet, on retrouve les premières traces de ce métier dans les locaux de Google en Californie. Chade-Meng Tan était l’un des premiers recrutements de la firme américaine. D’abord ingénieur, il acquiert ensuite l’intitulé de poste de « Jolly Good Fellow » (Super bon camarade). Il s’est donc concentré sur l’insatisfaction au travail et il organisait des conférences pour les salariés de Google pour lutter contre le stress.
Le métier se développe dans les années 2000. Puis de son côté, Meng voit plus global et s’attache à des objectifs de paix internationale. Il fonde la « Search Inside Yourself Leadership Institue » au sein de Google qui vise à développer le leardership et le bien-être au travail. (https://siyli.fr/)
Cette organisation sera nommée pour le prix Nobel de la paix. Cela reste toutefois à nuancer par le nombre de candidatures possible pour ce prix Nobel. Ainsi pour l’année 2017, ce ne sont pas moins de 318 individus ou organisations qui ont été proposés pour le prix Nobel de la paix.
Comme souvent les innovations de la Silicon Valley se retrouvent en France quelques mois voire quelques années plus tard. Et le poste de CHO ne fait pas exception. Il est aujourd’hui, selon certaines données, présent dans plus de 25 pays. Mais revenons maintenant sur le métier de CHO en lieu même.
Les qualités recherchées et les missions du CHO :
À la lecture de plusieurs interviews ainsi que les quelques demandes de poste sur différents réseaux, il en ressort plusieurs points communs. Le Chief Happiness Officer va chercher à créer des conditions où les salariés vont trouver du bien-être au travail voire même du bonheur. Les missions précisent de ce poste singulier vont être très variées et surtout en fonction de l’entreprise qui cherche un CHO.
On retrouve des concordances comme :
- Organiser des événements, des formations, des ateliers;
- Accueillir les employés;
- Accueillir les nouveaux employés;
- Relooker les locaux et améliorer les agencements des espaces de travail;
- Résoudre les petits problèmes des employés.
Le CHO est donc plus dans des environnements comme les start-ups ou les sociétés de services. Même si des postes existent dans tout type d’entreprises.
Au niveau des qualités pour ce poste, elles sont plutôt vagues. Notamment à cause de la non-existence d’études pour ce poste. Il existe quelques formations privées de quelques jours pour s’initier à la notion de bonheur en entreprise.
Aujourd’hui, on demande plus des qualités humaines que techniques :
- Aimez le contact humain;
- Curieux;
- Réactif;
- Organisé;
- Innovant ….
Mais alors pourquoi la création de ce poste de CHO ?
Cela peut s’expliquer par les facteurs de motivations au travail. Et notamment ceux liés à la performance individuelle et collective d’une équipe. Depuis de nombreuses années le salaire est le facteur de motivations le plus important pour les salariés. Il est toutefois en baisse et en concurrence avec le bien être au travail.
Dans le dernier classement Randstad sur les principaux critères recherchés par les salariés français :
- Salaire et Avantage (64%)
- Ambiance de travail (60%)
- Equilibre vie privée / vie professionnelle (51%)
L’ambiance de travail serait d’ailleurs en première place pour les 18-24 ans. La nouvelle génération aurait donc pour principal critère de recherche, pour un emploi, l’ambiance qui règne au sein de l’entreprise plutôt que le salaire.
Une bonne ambiance de travail permettrait également de réduire le turn-over en entreprise. Cela permettrait également de d’accroitre les performances individuelles et collectives des équipes.
De part ces simples faits, la présence d’un CHO peut donc se justifier dans une entreprise et plus particulièrement dans les grands groupes.
Quelques nuances :
On peut toutefois se poser des questions sur le métier et notamment quant à l’avenir de ce métier. En recherchant des postes sur internet, on note qu’ils sont assez rares et plutôt basés en région parisienne. De plus, il est simple de trouver des offres de CHO en tant que stagiaire ou alternance plutôt qu’en CDI. Même si des promotions en interne peuvent exister comme nous l’avons vu avec l’exemple de Meng.
On peut également se demander si cela peut être pour les entreprises, une caution pour attirer de nouveaux collaborateurs. En effet sachant que l’ambiance de travail est aujourd’hui l’un des critères de recherche pour l’emploi, un CHO au sein d’une entreprise peut être un atout pour les recruteurs. Cela s’apparenterait à une stratégie de “buzzword” autour du CHO pour les entreprises.
Importer de la Silicon Valley, seul l’avenir nous dira si le métier de CHO perdurera en France. Et vous qu’en pensez-vous ?
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