Si la Silicon Valley occupe une place à part dans la mythologie entrepreneuriale, les ingrédients qui font son succès se développent de plus en plus en Europe.
Certains voient la Silicon Valley comme la solution pour parvenir au succès, mais est-ce vraiment le cas ? Que serait devenu BlaBlaCar si Frédéric Mazzella était allé dès le début en Californie ? N’avons-nous pas nos Silicon Valley en Europe ? Avant de répondre à cette question, il est essentiel de revenir aux ingrédients qui font le succès de cette fameuse vallée…
La force de la Silicon Valley : une concentration de ressources
Ce qui caractérise la Silicon Valley ce n’est pas la présence de personnalités exceptionnelles, c’est son écosystème. Il se définit par la concentration et la coordination de trois capitaux : humain, économique et social.
Le capital humain d’abord. La Silicon Valley compte les meilleures universités et laboratoires des Etats-Unis et attire des talents du monde entier. Sauf exception, les entrepreneurs qui réussissent ne sont pas autodidactes : 50 % d’entre eux sont même issus des 10 meilleures universités du pays ! Et au-delà des fondateurs, les startups peuvent piocher dans ces universités pour recruter des développeurs, designers et commerciaux de très haut niveau.
Le capital économique ensuite. Le territoire héberge des investisseurs qui offrent un financement de qualité pour soutenir la croissance d’une startup. L’écart entre les montants investis dans la Silicon Valley et la France sont d’ailleurs de 1 à 5 (en 2015 le ticket moyen en venture capital était de 25,7 millions de dollars dans la Silicon Valley contre 5,7 millions en France selon une étude EY).
Le capital social enfin. Peter Thiel et Elon Musk, co-fondateurs de PayPal, ont fait fortune en revendant leur entreprise à eBay en 2001. Avec cet argent, ils ont créé de nouvelles startups à succès (Tesla Motors, Space X…), ont réinvesti dans des projets devenus leaders mondiaux (Facebook, LinkedIn, Yammer…) et soutiennent des incubateurs comme le Y Combinator (dont sont issus Airbnb, Dropbox, Reddit…). Ces réseaux de grands frères sont déterminants pour aider les nouvelles générations d’entrepreneurs.
Si vous ne pouvez pas créer des liens avec cet écosystème, la Silicon Valley ne vous apportera pas grand-chose. Vous risqueriez d’y être un inconnu… Dans ce cas, il est plus porteur de développer, dans un premier temps, le projet sur votre territoire : l’Europe.
A défaut de Silicon Valley européenne : des villes-tremplins
L’Europe ne connaît pas, sur un territoire aussi limité que celui de la Silicon Valley, une telle concentration de capitaux économiques, humains et sociaux. Ceci étant, certaines villes ont une croissance forte de leur écosystème : Londres, Berlin et Paris en particulier ; mais aussi Moscou, Amsterdam, Stockholm, Barcelone, Bruxelles, Copenhague, Madrid ou Turin. Sur chacune de ces villes, l’augmentation du nombre de talents engagés dans des startups, d’investisseurs spécialisés dans l’entrepreneuriat et d’accélérateurs de haut niveau est exponentielle.
Quelques recommandations pour trouver votre “scenius” en Europe
Pour réussir, au-delà d’un peu de génie, il vous faut un scenius : c’est-à-dire un lieu où vous pouvez trouver des ressources qui font la différence. L’ambiance, le processus, les talents, l’argent… tout est là pour faire grandir votre projet. En voici quelques-uns…
A Paris,
The Family : acteur de référence pour accélérer un projet, pour les startups ou les grands groupes, trouver des investisseurs ou suivre une formation ponctuelle
Numa : accélérateur réputé qui offre aussi des solutions pour développer des relations fructueuses entre grands groupes et startups
Player : communauté entrepreneuriale d’exception pour trouver des solutions aux grands enjeux sociétaux et faire le lien entre les mondes des affaires, artistiques et scientifiques
Réseaux intégrés au niveau Européen,
Start-up Bootcamp : accélérateur de startups présents à Londres (FinTech), Berlin (HealthTech), Rome (FoodTech), Amsterdam (e-commerce), Barcelone (DataTech) ou encore Istanbul.
European Innovation Academy : dispositif de formation à l’entrepreneuriat en sessions d’été)
Et bien sûr, la Chaire Entrepreneuriat d’ESCP Europe : seul réseau européen porté par une business school qui offre des formations diplômantes et accompagne entrepreneurs et intrapreneurs à Paris, Berlin, Londres, Madrid, Turin et Varsovie.
Alors l’Europe, ça vous tente ?
Il faut penser global mais agir d’abord local : attirez des talents (capital humain), obtenez des financements (capital économique) et faites jouer les réseaux (capital social) pour devenir leader sur votre territoire. Ensuite, vous serez crédible, y compris dans la Silicon Valley, et vous trouverez du soutien auprès de gens comme The Refiners. BlaBlaCar n’aurait probablement pas eue la belle croissance qu’on lui connaît si Frédéric Mazzela était allé à San Francisco dès le début au lieu de développer sa startup en Europe…
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